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Sandrine Pierrefeu : Mails d’Inde, Mails dingues

(Crozon)

Sept semaines seulette de Delhi au Ladakh, par les pistes et les cols de l’Himalaya, sur les traces d’une femme médecin Tibétain en quête de plantes médicinales d’altitude. Pour Sandrine Pierrefeu, c’est un premier contact avec l’Inde. Vivant avec les gens, habillée à l’indienne, sans filet, à cru : une « sacrée » expérience.

Lecture de huit mails expédiés aux amis comme des instantanés – des instants tannés ? - sur les fonds sonores enregistrés en chemin.

Ainsi sont, sons, sons...

Parce que le voyage n’est pas qu’un paysage. Parce qu’il se goûte, se hume, se touche et s’écoute au moins autant qu’il se regarde ou se peint, le carnet de voyage se doit aussi d’être sonore. Pour la première fois cette année, le festival ouvre grand les oreilles. Le safari se nourrit de cris d’oiseaux et de feulements de fauves, la marche, du bruit des semelles sur la route, la traversée, du souffle du vent dans les voiles. Comme les odeurs, les bruits forment ce cocon d’impressions qui nous imprègnent à la manière des étoffes, la teinture : physiquement. Nos cellules d’eau vibrent au son d’une flûte indienne, d’un chant d’enfant, d’une voix ou d’une porte qui claque. À la faveur de la secrète et fulgurante reptation des ondes, l’incongru fait son chemin dans nos corps de passagers, de passants. Ainsi le voyage nous traverse autant que nous le traversons. Du coin du jardin au bout du monde, certains tendent leur micro comme on pose un filet à papillons : pour prendre par le bout des ailes ces magies d’un instant et les rapporter avec précaution pour les partager, les yeux fermés, et s’offrir ces galettes d’éternité.

Sandrine Pierrefeu

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