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Marquet Jean-Pierre

Né en 1971, Jean-Pierre Marquet vit et travaille à Nantes. Il publie régulièrement des séries de planches autofictions.

Festival 2015

Une autofiction est une planche-case, espace-temps qui rassemble quelque peu à l’épar d’une vie qui entremêle réel et fiction. Dûment datée, la planche-case est alors ce champ bien délimité où s’agitent, bouillonnent, s’inscrivent, se cherchent, se remémorent et s’inventent notations, esquisses de ce qui n’adviendra jamais et martèlement d’un processus.

Cette dynamique là, probablement au cœur de l’œuvre de Jean-Pierre Marquet, possède en elle-même une dimension infinie, non pas au sens spirituel du terme, mais parce que cette dynamique constitue le cadre d’un processus qui non seulement permet à l’auteur d’y noter avec une grande régularité ce qu’il advient de sa démarche, mais interpelle l’artiste et lui demande en quelque sorte d’investir sans cesse l’espace-temps qu’il a créé, le contraignant presque à accumuler traces et repères, à redéfinir, enrichir, préciser sa démarche, y revenir encore et toujours.
En résulte une accumulation de planches (plus de 3 000 à ce jour) qui ont cette particularité, comme certaines musiques, de paraître les mêmes alors qu’elles ne cessent de se distinguer les unes des autres. Fameux défi à relever que d’œuvrer à la recherche d’une cohérence multiple en partant d’un discontinu fragmenté et d’en renouveler à chaque fois le fragile équilibre.

Au cœur de cette démarche, l’inachèvement, non seulement s’inscrit dans le prolongement de nombre d’œuvres de la modernité et de la contemporanéité, mais surtout s’impose à l’artiste comme indispensable condition du renouvellement permanent de son travail. De même, la discontinuité des images, des mots et des effacements laisse, avec le temps et le développement du travail, suffisamment d’interstices blancs (qui ne sont jamais des formes en creux), pour conférer aux mots et aux signes les respirations nécessaires et, plus encore, pour libérer tout un potentiel de rapports, de suggestions, de correspondances, d’évocations à naître et à développer dans d’autres planches sans nécessairement qu’un lien de continuité s’impose d’une page à l’autre.

C’est donc bien l’esthétique à l’œuvre dans ce travail qui en permet le développement permanent sans jamais créer une quelconque lassitude tant la dynamique mise en place permet à ces instants-journées de s’inscrire dans une forme particulière de durée. (Alain de Wasseige)

http://autofictions.blogspot.fr/
http://www.100titres.be/


Festival 2006

Jean Pierre Marquet joue avec l’esthétique du carnet, qu’il soit de voyage ou de bord. Sa série de planches intitulées autofictions détourne avec à-propos le nombrilisme du journal d’artiste. En mêlant dessins inaboutis et photos trouvées, ratures et remords, phrases creuses et grandes déclarations dérisoires, les nombreuses pages des autofictions racontent ainsi les aventures d’un arpenteur du quotidien.

Festival 2003

Exploration systématique sur le thème du " moi ", pérégrinations intimes dans de vrais-faux souvenirs, ces planches d’images et de textes constituent une inlassable, inclassable, quête de vérité, de réalité rêvée, d’identité...

L’alternance et le va-et-vient permanents entre faux et vrai, réel et imaginaire, le jeu de cache-cache avec soi-même et ses histoires, le cheminement aléatoire de la pensée (parallèle à celui de la main) répondent à une forme apparemment désordonnée, libre, tumultueuse et pourquoi pas, tout simplement, vivante ?

Les Autofictions se présentent comme un carnet de notes, un cahier devenu brouillon, journal de bord, carnet de voyages. Chaque planche contient des croquis, des images, des photos, des dessins, des peintures, des textes, des mots, des ratures, des essais...

Superposition, fragmentation, transparence,transfert, collage, caviardage, écriture, bavure, coulure, peinture, recouvrement...Les Autofictions sont tout cela. Elles résultent aussi d’un ensemble de contraintes de type " oulipien " où interviennent le nombre 12 : 12 ouvrages de 144 planches, 12 livres de 12 chapitres, chacun composé de 12 pages, 12 revues et non corrigées, 12 catalogues d’expositions, 12 fragments des mois... mais aussi, le format unique et standard (A3), la fabrication quasi quotidienne, comme " vrai " journal, l’unité de temps (une année scolaire pour un ouvrage)...

A l’intérieur de ce cadre bien délimité, dont les contraintes participent de la démarche artistique, les Autofictions apparaissent comme un ensemble foisonnant, un réservoir d’idées et de liberté.

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