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Kaltex Soazic et Dornic Yffic

Festival 2010

Carnet de Voyage en Libertés de Séjour au Fondouk Bab el Channel

Libertés de séjour, manifestation artistique, humaine et inattendue, est l’invitation faite à une compagnie à séjourner au Channel, scène nationale de Calais, pendant trois semaines et d’y déployer son univers... en toute liberté.

La compagnie 2 rien merci, invitée pour l’édition 2010, a convié tous ceux et celles qu’ils ont rencontrés sur leur route pour faire de ces Libertés de séjour, un voyage immobile, étrange et onirique, punk et raffiné. Une virée foraine d’une accueillante marginalité qui s’articule autour de sa trilogie d’entre-sorts forains qui louche vers la piste, regroupant l’ensemble des baraquins 2 rien merci, bon nombre de spectacles invités, sans oublier la dizaine d’artistes complices, présents sur la durée, et réunis pour l’occasion dans le Fondouk Bab El Channel et son bazar, atelier commun investi en son cœur.

Le fondouk est un caravansérail au Maghreb. Invitation au beau voyage désorganisé ; nomades, toujours nomades, nous avons donc débarqué avec nos carlos-galerie, roulottes-scène, caravanes-atelier et nos labos photo ambulants, pour enfin découvrir cette contrée rêvée... Celui qui a existé au Channel a été un lieu de vie et d’hospitalité, ouvert le week-end et pas fermé la semaine. Les artistes complices de la compagnie 2 rien merci y ont séjourné en liberté, trimbalant leurs univers singuliers et voyageant avec deux sacs, l’un pour donner,l’autre pour recevoir.

Dans cet espace-temps de vie, de retrouvailles et de trouvailles, se sont partagés, se sont rencontrés et ont résonné les histoires, les affaires, les affects et les ouvrages, entre le public et les artistes, hôtes nomades et tendres ambulants qui ont fait exister le fondouk bab el Channel. Jan-Rok Achard, Yffic Dornic, Tshi, Kerfi, Momette, Soizic Kaltex, Laurent Cadhilac, Jean-Pierre Estournet, Charles Poisson, Youri Bouvier, Rafistol, le collectif Chromatron...

Ainsi s’est fabriqué un carnet de voyage visuel et sonore qui a vagabondé dans les coinsteaux épicés du Channel et s’en revient au Fourneau, lieu d’accueil historique de la compagnie 2 rien merci... Et la boucle n’est pas bouclée, elle s’envole en spirale d’escargot forain ! Merci.

Carnet géant ouvert, blog sauvage, chansons et jingles faits à la main où s’inscrit le fil du voyage ; sa teneur, sa matière, son odeur, son âme, son goût, sa vibration, son énergie, son reflet, sa dérive, son esprit...

Carnet de route, de traversée immobile, de dérive mobile, une présence, une œuvre en mouvement dans le mouvement, tracée au jour le jour, à l’instant-l’instant, in situ.... Carnet Debord, écritures multiformes, rebus, cueillettes et chasses délicates, suppositions subjectives et compositions de graphies, de paroles, de rencontres, de silences et d’émotions, de musiques. Modestes traces, poussières d’espoirs, souffles rebelles, métissages d’imageries, rassemblages, bimbeloteries, peintures sur coquilles d’escargots et de noix, croquis sur le vif. Un entresort-ilège, qui invite à entrer, invite à partir et à Être, justement, ce voyageur, ce passant, pérégrin, nomade, pélerin, errant, flâneur, vagabond. Pour poser, proposer des coins de vue, pré-super-visions, sur tout ce qui vit, vibre, se passe, se dépasse, apparaît et s’enfuit aux alentours. Pour soutenir les regards, les souligner d’encres de Chine, chiner les émotions, dénicher les sentiments, lever les impressions, relever les défiances, colorer les textures, révéler les lumières, débusquer les ombres, dépister les cirques, tracer les pistes sableuses.

Pour empreinter les traverses, traverser les ondes, onduler les vibrations, dessiner les destins, décrypter les desseins, sanctifier les caresses, caresser les utopies, tenter les couleurs, écrire les noirs et blancs, nommer les maux, maudire les souffrances, souffler les beautés, recevoir le monde, accueillir le moment, relier les sens, peindre le rêve, garder les phares, crocheter les atomes, inventer le jardin, habiter le feu, cultiver l’Eden.

Pour sculpter le moi, fredonner le nous, rassembler les trésors minuscules et gracieux, remercier les autres, guetter l’horizon qui ne cesse de reculer à l’avancée du sapiens voyageur...

Voir en ligne : http://www.lefourneau.com/carnetsde...

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