Di Rosa Bruno

Festival 2003

BRUNO DI ROSA ET LE CARNET BLEU….

« Je sais qu’il y a les livres, écrit Maurice Blanchot. Les livres demeurent provisoirement, même si leur lecture doit nous ouvrir à la nécessité de cette disparition dans laquelle ils se retirent. Les livres eux-mêmes renvoient à une existence ».

Le projet du Carnet bleu aborde justement, sans le thématiser, cet entre-les-deux du livre et de l’existence, et cela à travers une discipline que Bruno DI ROSA s’est imposée depuis 1986 d’écrire dans ses carnets une page par jour. Il en est aujourd’hui au trente-et-unième carnet et c’est le dernier de ceux qui sont déjà écrits qui sera publié aux Editions Incertain Sens, en fac-similé et en caractères imprimés sous forme de transcription. Afin que cette pratique devienne expérience de l’écriture comme ce qui construit l’existence, au lieu d’en faire un vain thème de l’écrit, l’auteur évacue le « sujet » de sa pratique de l’écriture en commençant la nouvelle page par le dernier mot de la page précédente….

"J’ai commencé le Carnet à l’été 1986.
L’idée consistait à écrire une page par jour parce qu’il me semblait que, comme pour apprendre à jouer du piano il faut faire des gammes, pour apprendre à écrire il me fallait faire des gammes tous les jours. Une page par jour et pas deux ou trois parce que plusieurs pouvaient conduire à aucune et d’une écriture régulière et fine pour ne pas me débarrasser de la page par quelques pirouettes graphiques et lui régler son sort en trois mots. De même, pour ne pas me poser de problème de « sujet » je décidai de commencer chaque page par le dernier mot de la page précédente. Très vite ce travail a dépassé ses mesures et s’est imposé à moi comme le pilier de toutes les œuvres que j’ai faites par la suite. C’est d’écriture qu’il s’agit, bien entendu et le but reste le même qu’au départ : faire une belle page d’écriture. "

www.brunodirosa.com