En marge
lundi 4 avril 2011
Exposition du vendredi 2 avril jusqu’au 8 mai 2011 dans la Longere à Clohars-Carnoët (29)
Communiqué
« En marge »
Par Cristian Esculier,
Du 2 avril au 8 mai 2011
La Longère, galerie municipale
Cristian Esculier vous emmènera sur le pourtour du littoral finistérien. Le photographe
s’interroge sur la relation Homme/Environnement. A savoir comment un individu peut
aménager son territoire et dans quelles mesures ce territoire lui dicte ses actions.
« Cet aménagement met en exergue le caractère déterminé du finistérien, façonné dés son
origine par sa terre d’accueil. Une terre rude, belle, austère. C’est un va-et-vient constant
entre l’habitant et l’habité, une mise en abîme de leurs valeurs intrinsèques. Et l’on peut se
demander, au final, qui des deux est le structurant ou le structuré ? »
Ce travail est une première réflexion du photographe qui souhaite le continuer sur l’ensemble
du littoral breton. Il reçoit le soutien du Département du Finistère et de la Région Bretagne.
La Longère
Galerie Municipale
Place des anciens combattants
29360 Clohars-Carnoët
02 98 71 53 90
www.clohars-carnoet.fr
Ouvert du mercredi au dimanche
De 15h à 18h
Le samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h
Entrée libre et gratuite
Cristian esculier, photographe
Après des études de géographie dans le Limousin et une formation photographique dans le
Gard, Cristian Esculier a exercé de nombreux métiers (intérimaire, professeur, berger…) avant
de revenir à la photographie.
L’essentiel de ses réflexions, mises en lumière par l’outil photographique, porte sur les relations
homme/animal/espace de vie.
Installé depuis 2002 en Finistère, il a traqué durant ces deux dernières années les signes d’une
occupation anthropomorphique le long du littoral finistérien.
EXPOSITIONS PERSONNELLES :
2011 : Médiathèque, Plouguerneau
La Longère, Clohars-Carnoët
2008 : Théâtre Comédie Bastille, Paris
2007 : Faculté Victor Ségalen, Brest
2000 : Académie du Canal, Nîmes
EXPOSITIONS COLLECTIVES :
2010 : Espace Dupon, Paris
Festival des Ecoutilles, Saint-Brieuc
Festival Ici et Ailleurs, Brest
2009 : Festival Hors Champs, Brest
2008 : Festival Ici et Ailleurs, Brest
Vues de l’île, Centre Atlantique de la Photo
graphie, Molène
2003 : Festival Vivre la rue, Brest
PUBLICATIONS :
Porte-Folio, Images Magazine, 2011
Catalogue d’exposition Ici et Ailleurs 2010
Catalogue d’exposition Espaces Mongols
Portraits pour le site internet du festival Livres et
Mer
L’art japonisant, faculté des lettres de Limoges,
PULIM
RESIDENCE :
2008 : Centre d’Art Contemporain Passerelle,
Brest
AUTRES :
Trésorier, Association Centre Atlantique de la
Photographie, Brest
Mission photographique, DIREN du Limousin
Interventions en milieu scolaire
Coauteur avec Marc Le Rest, Les Bistrots
Merveilleux, Terres de Brumes éditions
Après avoir fait des études de géographie et enseigné pendant quelques
années, vous avez décidé de vous consacrer à la photographie…
En 1999, j’ai en effet commencé un cursus d’un an chez Image
Ouverte (école de photographie), à Clarensac, près de Nîmes. Une
formation à la fois technique et artistique que j’ai complétée en travaillant
comme photographe filmeur et assistant de photographes.
Cette série est née d’un constat : l’impact de l’homme sur le littoral
du Finistère n’est pas négligeable, contrairement à l’image
d’Epinal que l’on a de la Bretagne. Le rapport que l’homme ou
l’animal entretient avec le milieu dans lequel il vit était déjà présent
dans mon précédent sujet réalisé en Mongolie. Ce n’est pas
un hasard si ce sujet m’intéresse, j’ai en effet étudié la géographie.
Etant particulièrement intéressé par le Bauhaus et le constructivisme,
j’ai voulu aborder le littoral, son histoire et l’évolution de
son aménagement par l’homme dans un travail où prédomine
l’aspect graphique.
Concrètement, vous avez parcouru les côtes du Finistère, soit environ
800 km, à pied et en voiture, sans jamais revenir en arrière…
Cette série est le résultat d’un long travail de préparation en amont
et de repérage sur le terrain. J’appartiens à cette catégorie de
photographes qui réalisent peu d’images. Chacune d’entre elles est
le fruit d’une longue réflexion, ce qui explique sans doute leur
dimension contemplative. J’ai mis du temps à trouver le juste équilibre
entre contenu documentaire d’un côté, imaginaire et poésie de
l’autre. J’ai opté pour le format carré – résultat d’un recadrage,
puisque ce n’est pas le format d’origine – et le noir et blanc. J’ai utilisé
un objectif 80-200 mm qui compresse les plans et crée cette
perte des échelles, ce qui donne par exemple, sur l’une des photos
de la série, l’impression que la maison est posée sur une bande de
terre.
Ce travail connaîtra-t-il une suite ?
A partir de l’été prochain, il va faire l’objet d’une exposition itinérante
dans différents lieux du Finistère, puisque c’est grâce à plusieurs
soutiens régionaux – et notamment celui de l’association Enki, qui
organise le festival dédié aux carnets de voyages Ici et Ailleurs, à
Brest – que cette série a vu le jour. Et j’espère qu’elle connaîtra une
suite, car j’aimerais explorer d’autres littoraux, en France ou en
Europe.
Contact artiste :
www.cristianesculier.com
cristian.esculier@yahoo.fr
Une lecture photographique du littoral
finistérien
Quoi de plus normal que de voir la mer en se baladant dans le département du Finistère : ses
côtes fournissent le quart des côtes françaises, soit 800 Km d’échange entre la terre et la mer.
Le temps minéral, durée non perceptible à l’échelle humaine, a laissé son empreinte sur ce
bout du monde. Avec l’aide de l’eau, ils ont créé une architecture des éléments. Chaque
mouvement est une odyssée de la lenteur. À leur allure, ils rafraîchissent ces « grands-mères
côtières », laissant exploser leur logique, proposant leur esthétique du paysage. Le résultat
donne à ce lieu, une extraordinaire diversité géographique.
Depuis peu, en rapport à cette temporalité immobile, le littoral du Finistère s’est vu affublé
d’une multitude « d’appendices » anthropomorphiques. L’homme a aménagé cet espace
selon ses besoins. Il a créé un trait d’union superficiel au contact de la roche et de l’eau.
Une nouvelle architecture se superpose à ces lieux. Sobre, elle se veut l’héritage d’une
culture tournée vers la mer. Elle va à l’essentiel, se dotant par là-même d’une valeur
atemporelle. En reprenant les propos de Michel Onfray, le temps géologique, minéral devient
le temps géographique, contractuel : c’est le passage de la nature à la culture. Nous avons
basculé d’un espace sauvage vers un espace domestiqué.
Cet aménagement met en exergue le caractère déterminé du finistérien, façonné dès son
origine par sa terre d’accueil. Une terre rude, belle, austère. C’est un va-et-vient constant
entre l’habitant et l’habité, une mis en abîme de leurs valeurs intrinsèques. Et l’on peut se
demander, au final, qui des deux est le structurant ou le structuré ?
Les photos, montrant le littoral du Finistère, ne manquent pas. Elles sont nombreuses, parfois
belles, mais restent proches de l’illustration. Elles donnent à voir ce que les yeux voient. Il n’y a
pas d’étonnement, pas de questionnement. Tout coule de source, le sujet est appréhendé
dans sa globalité.
Le travail proposé se veut un travail, bien que de facture classique, où doit intervenir le
spectateur. Les angles de vue choisis participent aux questionnements du regardant. Celui-ci
reconnaît la trame photographique de base. Il reste, cependant, ce quelque chose
d’indéfinissable, cet élément suspendu entre deux sphères de la compréhension, qui pourrait
être formulé par la question suivante : qu’est-ce donc ?
Les photographies en noir et blanc jouent sur le registre de l’attente : par la composition
même, l’essentiel est dit et pourtant, il semble que la suite reste à venir. Une suite qui tarde,
qui n’est finalement pas. Une suite inscrite dans un hors champs. C’est au regardant
d’imaginer l’histoire avec les lambeaux du territoire qui lui sont proposés.
Dans cet amalgame organisé de données géographiques, toutes les icônes de la frange
maritime se veulent être présentes (habitations, aménagements portuaires, aménagements
paysagers, etc). La présence d’une marque humaine, ou le résultat de son action, sert de fil
rouge à cette série photographique revêtant tel un ciré l’autre constante qu’est la, encore
que « une » serait plus judicieux, représentation du littoral finistérien.
Voir en ligne : http://cristianesculier.com