Accueil > Artistes / Auteurs / Editeurs > Pignocchi Alessandro
Chercheur en sciences cognitives et philosophie, Alessandro Pignocchi s’est récemment reconverti dans la bande dessinée en publiant son premier roman graphique, "Anent, nouvelles des Indiens Jivaros" (Steinkis).
Il y raconte ses découvertes et ses déconvenues chez les Jivaros Achuar, en Amazonie équatorienne, sur les traces de l’anthropologue Philippe Descola. Dans son Petit traité d’écologie sauvage (Steinkis), une bande dessinée tirée de son blog, il imagine à quoi ressemblerait le monde si ses dirigeants adoptaient la cosmogonie des Jivaros.
Dans une vie antérieure, il a publié chez Odile Jacob L’Œuvre d’art et ses intentions (2012) et Pourquoi aime-t-on un film ? Quand les sciences cognitives discutent des goûts et des couleurs (2015).
Au festival, il présente ses travaux dans l’espace de Damien Roudeau, carte blanche consacrée au témoignage dessiné.
Festival 2017
Depuis que j’ai quitté la recherche académique, j’explore des thèmes d’anthropologie de la nature en bande-dessinée. Anent. Nouvelles des Indiens jivaros (Steinkis, 2016) est un documentaire chez les Jivaros Achuar en Amazonie Equatorienne, un peuple dont l’anthropologue Philippe Descola dit qu’il ignore le concept de « nature ». Aucun mot dans leur langue ne la désigne.
Leurs relations quotidiennes avec les plantes et les animaux s’apparentent à des interactions sociales. Ma bande dessinée confronte mon image fantasmée des Jivaros, construite notamment par la lecture des textes de Descola, avec la réalité que je découvre sur place, 40 ans après le passage de l’anthropologue.
Dans mon Petit traité d’écologie sauvage (Steinkis, 2017), j’imagine à quoi ressemblerait le monde si ses dirigeants adoptaient la cosmogonie des Indiens d’Amazonie, c’est-à-dire si les plantes et les animaux étaient soudainement considérés comme des personnes.
La culture occidentale, quant à elle, ne subsiste plus que dans quelques régions françaises, où un anthropologue jivaro l’étudie et milite pour sa sauvegarde. Ma prochaine BD, inspirée de Colline de Jean Giono, explore, dans un petit village alpin, la peur panique (du Dieu Pan) que peut inspirer la nature, et le rôle initiatique de cette peur.